Le concept de « Haut Potentiel Intellectuel » est véritablement né avec la création des tests d’intelligence et c’est le Psychologue américain Lewis Madisson Terman qui, après avoir adapté le test d’intelligence de Binet aux États-Unis, a été le premier à s’intéresser aux enfants se situant à l’extrémité supérieure de la courbe de distribution des Quotients Intellectuels (Q.I). Ainsi, et durant 35 ans, Terman et ses collaborateurs ont étudié plus de 1 500 enfants dont le QI était égal ou supérieur à 140. Cette étude a donné lieu au premier ouvrage de référence intitulé : « Genetic Studies of Genius » (1926). Dans ce livre, Terman qualifie les enfants étudiés de « Gifted », terme qui en français peut être traduit par « Surdoué ».
En Europe, l'expression consacrée est « High Ability », littéralement « Aptitude Élevée » mais on parle aussi de « Précocité » à propos des enfants, de « Talent » et parfois même, pour les cas les plus exceptionnels, de « Génie ».
Cependant, tous ces termes ont des connotations laissant sous-entendre l’attribution de dons, de grâce, de talents exceptionnels comme ceux qu’avaient les héros de l’antiquité et qui les avaient reçus des Dieux.
Aujourd’hui, la notion de « Précocité intellectuelle » apparaît comme étant beaucoup plus neutre dans la mesure où elle ne réfère qu'à l'avance observée dans le développement cognitif de ces enfants, sans en préjuger de l'origine. Ainsi, ce terme a été retenu par la commission que le Ministre de l’Éducation Nationale a chargée de rédiger un rapport sur la scolarisation des enfants précoces (Delaubier 2002). Toutefois, la notion de « Précocité » suggère que les performances intellectuelles observées à un âge précoce ne sont exceptionnelles que par l'âge auquel elles apparaissent. Elle présuppose également que ces performances sont retrouvées chez tous les enfants un peu plus tard. C'est parfois vrai, mais la notion de « Précocité » ne suffit pas à rendre compte de toutes les différences observées.
Ainsi, l'expression « Aptitude élevée » présente l'avantage de correspondre à « High Ability », qui est l'expression retenue au niveau européen. Cependant, en français, le terme « Aptitude » a tout de même gardé une connotation de l'époque où il était utilisé en psychologie pour désigner des dispositions intellectuelles héréditairement fixées. L'expression « Haut Potentiel », qui renvoie quant à elle aussi à une disposition n'a cependant pas cette connotation.
En conclusion, nous conserveront le terme de « Haut Potentiel Intellectuel » pour définir des facultés intellectuelles exceptionnelles, témoignant d’un QI de 130 au minimum et plaçant l’individu au rang percentile 98 par rapport aux autres personnes de sa tranche d’âge.
Toute personne ayant réalisé un Bilan Psychométrique complet (WPPSI-IV – WISC-V – WAIS-IV) et ayant obtenu un Quotient Intellectuel Total (QIT) supérieur ou égale à 130 et étant ainsi placé au rang percentile 98 (CF: Table A.7 du Manuel d'administration et de cotation de la WAIS-IV) par rapport aux autres individus de sa tranche d’âge, peut être considérée comme étant à « Haut Potentiel Intellectuel ». Cette réalité psychométrique est valable pour les enfants, les adolescents ou encore les adultes testés.
Cependant, il n’existe pas un seul type de « Haut Potentiel Intellectuel » et chaque individu concerné par ce fonctionnement cognitif atypique est unique et les résultats obtenus au test doivent donc faire l’objet d’une analyse Psychologique, ou Neuropsychologique, précise, détaillée et rigoureuse. Intégrant également les éléments psychométriques et cliniques recueillis au cours de la passation du bilan, mais aussi ceux obtenus lors de l’anamnèse, cette analyse doit permettre de mettre en évidence et de révéler à la personne testée, ses particularités cognitives à travers notamment deux grilles de lecture.
Ainsi, les tests Psychométriques présentent d’une part, une lecture inter-individuelle des résultats obtenus et d’autre part, une lecture intra-individuelle.
Une Note Standard de 130, ou supérieure à 130, met en évidence la présence d'un "Haut Potentiel Intellectuel".
Si les « Hauts Potentiels Intellectuels » sont souvent détectés au cours de l’enfance, ce n’est malheureusement pas toujours le cas. En effet, certains adultes ignorent leur particularité cognitive ce qui peut, parfois, les amener à rencontrer des difficultés pour bien communiquer avec leurs pairs, au sein de la famille ou encore pour se faire comprendre et s’adapter aux exigences de la société « normative » ou du monde professionnel. De plus, certains adultes à « Haut Potentiel Intellectuel » peuvent, en raison de leur rigueur de pensée, être perçus comme rigides ou difficiles à atteindre. Ainsi, un décalage social s’installe parfois, de par leur façon différente de penser, de communiquer et de résoudre les conflits. S’ennuyant souvent, ces adultes apprécient les problèmes complexes à résoudre, recherchent souvent l’excellence, la perfection, ce qui peut occasionner un phénomène de procrastination. Toutefois, lorsqu’elles amorcent une tâche, leur efficacité permet l’expression de tout leur potentiel.
Cependant, de nombreux adultes à « Haut Potentiel Intellectuel » souffrent malheureusement de troubles anxieux et rencontre de réelles difficultés avec la vie en entreprise, ce qui peut renforcer leur mal-être. Ces adultes, qui ont souvent connu un développement asynchrone, des niveaux particulièrement élevés de conscience, à la fois pleins d’énergie et tout en émotions, sont donc également parfois sujets à de grands tourments internes.
Lorsque leur fonctionnement cognitif atypique n’a pas été mis en évidence au cours de l’enfance ou de l’adolescence, il en résulte souvent qu’on leurs attribue des troubles de l’attention, des troubles de la personnalité, qu’on les qualifie de borderlines, de narcissiques, etc...
Ainsi, la mise en évidence d’un fonctionnement cognitif de type « Haut Potentiel Intellectuel », chez l’adulte, permet de redonner une image de soi positive, d’éclairer et de mieux comprendre les situations personnelles, professionnelles, l’histoire de ces adultes, pour les soulager et les amener à mieux se comprendre et à pouvoir enfin être heureux avec soi-même, mais aussi les autres.